Boucle du Bordeaux des intendants





Description
Cette boucle de 6,2 km mènera le randonneur de curiosités en pépites, patrimoniales ou naturelles, de l’antiquité aux temps modernes, et quelques belles surprises l’attendent à chaque coin de rue ! Au retour par les quais, la vue sur le fleuve invitera à la rêverie vers les contrées lointaines atteintes par nos aïeux en quête d’aventures maritimes, de bonne fortune et de découvertes exotiques.
Exporter et partager
Informations techniques

Plan IGN

Photos aériennes / IGN

Carte des pentes (plan IGN)

Open Street Map
Point de départ
Points d'intérêt et informations parcours

1
Étape 1
Départ de la station de tramway « Place de la Bourse »
La Place de la Bourse, anciennement place Royale est le point d’orgue du plan des intendants Boucher puis Tourny. Les façades élégantes en pierre du XVIIIe siècle s’organisent autour d’une place pavée ouvrant largement sur le fleuve. Les bâtiments abritaient tous les services dirigeant le port de Bordeaux, qui connût son apogée sous Louis XV, dont une statue équestre ornait le centre la place à son inauguration en 1755. Fondue pour en faire des canons, la fontaine romantique des trois grâces l’a remplacée au XIXe siècle.
La place a été réaménagée à l’occasion du passage du tramway. Le miroir d’eau et les parterres de fleurs des champs amènent gaieté, couleurs et fantaisie contrastant avec la solennité du ruban de façade épousant la courbe du fleuve.
Aller vers la place Jean Jaurès, anciennement place du marché au vin puis place Richelieu. À l’angle l’hôtel Fonfrède conçu par l'architecte Victor Louis est connu pour son escalier dont la spirale s’élève du sol au troisième niveau sans aucun appui.
Remonter le cours du chapeau rouge qui doit son nom depuis 1553 à une des auberges qui fit sa renommée du temps où d’importants marchés s’y tenaient. Un cardinal à la calotte rouge y aurait eu ses habitudes… Il est bordé d’un ensemble d’immeubles typiques de l’architecture classique du XVIIIe siècle, avec frontons triangulaires, consoles à volutes supportant de sobres balcons et une belle série de mascarons accrochés au-dessus des fenêtres.

Thématique : 33 Palais Gallien
Actuellement complètement enserré dans les constructions des XVIII et XIXe siècles, difficile de s’imaginer l’ampleur de cet orgueilleux amphithéâtre gallo-romain où 22 000 spectateurs prenaient place sur des gradins de bois pour assister aux spectacles. Ses dimensions initiales sont imposantes : hémicycle de 132 m sur 111 et 25 m de hauteur. Abandonné, selon la légende suite à un incendie qui dura deux jours, il devient carrière de pierre à ciel ouvert au Moyen Âge, refuge de brigands au XVIIe siècle, décharge à la révolution, avant d’être loti pour la construction du quartier Fondaudège à partir de 1793. C’est en 1800 que Lucien Bonaparte fait cesser la destruction des vestiges et ordonne leur protection.
Le nom de Palais Gallien ne lui est attribué qu’à partir de 1367, en référence à l’empereur romain Gallien ou à Galiène, un personnage légendaire, épouse d’un roi de Bordeaux dans l’antiquité ou fille du roi de Tolède, maîtresse puis épouse de Charlemagne.

2
Étape 2
Contourner le Grand-Théâtre et traverser la place de la Comédie pour apprécier l’harmonie de l’ensemble. Aller vers la place du Chapelet, où l’église Notre-Dame donne un air d’Italie à l’ensemble de l’espace. En effet, achevée en 1707, elle est inspirée du Gesu de Rome et tous les bâtiments de la place sont aussi richement décorés qu’elle. À droite de l’église, entrer dans la cour Mably, ancien couvent des Dominicains, devenu bibliothèque municipale. Passer ensuite place des Grands-Hommes où convergent les rues des écrivains. Tourner rue Buffon, prendre le cours Georges-Clémenceau à gauche.

Thématique : 33 Jardin Public
Initiative de l’intendant Tourny, la création du jardin public est décidée en 1746, sur un terrain occupé par de « mauvaises vignes et quelques jardinages... ». Jacques-Ange Gabriel conçoit un jardin à la française sur 10 ha autour d’une pièce d’eau. Les grilles en fer forgé entre la rue Ducau et la place Longchamp et place du champ de Mars datent de cette époque.
Cent ans plus tard, le maire de Bordeaux confie le réaménagement du parc au paysagiste Louis-Bernard Fischer, il crée alors un parc à l’anglaise, avec des allées sinueuses, un plan d’eau parsemé d’îles, une alternance de zones à la végétation abondante et de pelouses dégagées.
Les passerelles au-dessus des cours d’eau relient les différents secteurs, leur largeur est celle des crinolines de l’époque ! Le parcours est ponctué de statues d’artistes et de divinités. L’hôtel de Lisleferme abrite le musée d’histoire naturelle de Bordeaux.
Ainsi aujourd’hui, le jardin public allie jeux pour enfants, parcours calmes et ombragés ou circuit patrimoine culturel et historique.
3
Étape 3
Place Gambetta, tourner à droite rue du Palais Gallien. Au coin de la rue Castéja se trouve l’ancienne poste, bel exemple de l’architecture 1930. Suivre la rue Castéja.

Thématique : 33 Basilique Saint Seurin
C’est le berceau du christianisme à Bordeaux. Érigée par les chanoines à partir du xie siècle, à l’endroit d’une nécropole antique, elle accueillait les foules et les pèlerins venus se recueillir sur les tombeaux de Saint-Amand et Saint-Seurin, premiers évêques de la communauté chrétienne au ive siècle. Le portail sud du xiiie siècle, protégé par un porche ultérieur, est richement sculpté, 14 statues représentent les douze apôtres et deux femmes symbolisant l’église et la synagogue. Sur les tympans, les fresques évoquent au centre la résurrection et le jugement dernier, à gauche la visite des saintes femmes au tombeau et à droite l’arrivée de Saint-Seurin rêvée par Saint-Amand. La chapelle de Notre-Dame de la Rose date du xve siècle, elle est dédiée à la vierge Marie et son autel a été consacré par l’archevêque Pey Berland en 1444. Elle est typique de l’art gothique flamboyant.
Au sous-sol, dans la crypte voûtée, reposent les corps ou les reliques de plusieurs saints, martyrs ou archevêques de Bordeaux avec un mobilier funéraire soigné.
Quand une partie des voûtes de la crypte s’effondre, l’architecte Jean-Baptiste Augier ordonne le remblaiement du sol, d’où la disparition de certains accès à la crypte et la modification des portails sud et ouest.
L’ensemble est restauré au xixe siècle et de nouveaux décors en marbre viennent orner la façade ouest et l’autel.
La basilique est classée au titre du patrimoine des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle et chaque pèlerin peut inscrire un message dans le livre d’or.

Thématique : 33 Grand Théâtre de Bordeaux
En 1773, le maréchal de Richelieu, gouverneur très écouté du roi, imposa l’architecte Victor Louis pour la construction du Grand Théâtre, sur les terrains des anciens glacis du château Trompette. La construction se heurta à de nombreuses difficultés : sols instables, vestiges des piliers de Tutelle, retards financiers… Mais l’inauguration a eu lieu le 7 avril 1780 avec la représentation d’Athalie, les spectateurs furent ravis de découvrir l’édifice, la pureté de ses lignes alliée à la douceur de la pierre.
Le monument est d'inspiration antique, avec la grande colonnade sur toute la façade surmontée de 12 statues de muses et de déesses. Il abrite une salle de spectacle à l'italienne de 1000 places où se produisent l'orchestre national de Bordeaux Aquitaine et l'Opéra national de Bordeaux.

4
Étape 4
Arriver place des Martyrs-de-la-Résistance. Au n°63 est situé le bel hôtel Frugès, cet industriel est connu pour avoir commandé à l’architecte le Corbusier la construction de cités modernes et confortables pour loger ses ouvriers à Lège et à Pessac au début du XXe siècle. Pour sa maison, il a fait appel aux meilleurs artisans et artistes qui réalisèrent une œuvre aux influences éclectiques : Art nouveau, art déco, orientalistes…
Faire une halte à la basilique Saint-Seurin.
Contourner la basilique et poursuivre par les rues Rodrigues-Pereire, Duranteau et Goya vers la place de Lerme. Le randonneur se laissera charmer par la rondeur des formes de la place et de la construction métallique au centre. Autrefois petit marché, c’est aujourd’hui un centre culturel accueillant des expositions éphémères et des manifestations.

5
Étape 5
Prendre la rue Émile Fourcand et parvenir rue de Collisée, face aux ruines du palais Gallien.
Après la place Galiène, tourner à droite et deux fois à gauche pour aboutir place Charles-Gruet. Du nom d’un maire de Bordeaux, cette place bénéficie de l’ombre agréable de micocouliers et d’une jolie fontaine de 1865 où une nymphe symbolise la fontaine d’Audège, qui alimentait le quartier autrefois. Le randonneur averti reconnaîtra sur chaque pilier les trois croissants de lune disposés en triangle, emblème de la ville de Bordeaux.

Thématique : 33 Place des Quinconces
C’est la plus grande place de France et une des plus grandes en Europe
Aménagée entre 1810 et 1828, elle doit son nom aux allées d’arbres plantées en quinconces à l’emplacement de l’ancien château Trompette. Côté fleuve, les colonnes rostrales marquent l’entrée de la place, elles symbolisent le commerce et la navigation. Côté ville, la fontaine monumentale des Girondins occupent le centre de l’esplanade hémisphérique à l’ouest. Après plusieurs projets, c’est finalement l’hommage au parti des « Girondins » qui sous la Révolution ont tenté d’amener une politique plus modérée que celle des « montagnards ». La plupart ont été guillotinés. Plusieurs députés étaient originaires de Bordeaux et c’est le petit neveu de l’un d’entre eux, Julen Guadet, architecte, qui aura l’idée de leur rendre ainsi hommage.
Les groupes sculptés représentent la République menant des chevaux fougueux et triomphant du mal, le triomphe de la Concorde, la tribune avec le coq gaulois et la ville de Bordeaux assise sur la proue d’un navire entourée de la Garonne et la Dordogne. Le tout est surmonté d’une colonne de 43 m en haut de laquelle la statue de la liberté en bronze brisent ses chaînes. Il était prévu des statues de 8 députés girondins qui ne seront jamais réalisées, et l’ensemble a été inauguré en 1900.
Pendant l’occupation, les allemands démontèrent les principaux sujets en bronze en 1943 pour les fondre. Retrouvés à Angers en 1945, ils ne retrouveront leur place qu’en 1983, après restauration.
Au milieu de la place, les statues de Montaigne et Montesquieu se font face dans un éternel discours entre les deux philosophes…
La vocation de cette place est aussi d’accueillir des fêtes, manifestations, spectacles… dès 1907, l’exposition maritime internationale se tient sur cette grande esplanade, suivie en 1909 de la fête des vendanges et très régulièrement la foire aux plaisirs ou un cirque s’y installent, car elle reste au cœur de toutes les grandes manifestations bordelaises.

Thématique : 33 L'abbé de l'Epée
L’abbé de l’Épée au XVIIIe siècle s’est très tôt consacré à l’éducation des jeunes sourds. Dans la rue qui porte son nom, un immense bâtiment du XIXe siècle abritait l’institut des sourdes-muettes. Sa façade porte 24 sculptures représentant les lettres de l’alphabet dactylologique des sourds muets. Il manque le Z, probablement sacrifié aux règles de symétrie architecturales, érigées en dogme à cette époque. Une statue de l’abbé de l’Épée complète l’ornementation de la façade.

6
Étape 6
Prendre la rue Fondaudège à gauche et la rue Duplessy à droite pour arriver à l’entrée du jardin public.
Quitter le parc vers la rue du Jardin Public au droit de la deuxième passerelle et tourner de suite à droite rue d’Aviau où se situent les archives départementales. Prendre ensuite à gauche pour atteindre la place Mitchell, dont le mobilier urbain vert amande compte une jolie fontaine Wallace.

7
Étape 7
Aller vers le cours de Verdun et se diriger vers la statue de Jeanne D’arc caracolant sur son cheval. Suivre le cours Xavier Arnozan où l’alignement des façades est souligné par les « balcons sur trompe » typiquement bordelais. Ce quartier du « pavé des Chartrons » a été conçu par l’architecte Laclotte à la demande des négociants. Les immeubles fonctionnels s’ouvraient sur la rue au rez-de-chaussée par des arcades abritant des boutiques ou des entrepôts, tandis que les bureaux étaient aménagés au premier étage. Prendre à gauche la rue Notre-Dame, quartier de prédilection des antiquaires et brocanteurs. Un temple y a été érigé en 1835 à la demande de l’importante communauté de négociants d’origine étrangère. Sa façade néoclassique très sobre contraste avec les échoppes voisines. Tourner à droite dans le passage Beaujau, contourner la cité mondiale du vin et aller vers les quais.

8
Étape 8
Au choix, le randonneur peut rester le long des façades du XVIIIe siècle pour admirer les détails de chacun des bâtiments du quai des Chartrons dédiés historiquement à l’entreposage des marchandises déchargées des bateaux ou à tous les équipements nécessaires pour l’armement des navires en partance pour des contrées lointaines ou traverser les voies routières pour profiter des aménagements récents le long du fleuve entre bateaux de croisière, parterres fleuris, pelouses accueillantes et terrasses de bars !
Poursuivre quai Louis XVIII et quai de la douane jusqu’au point de départ place de la Bourse.
Informations sur l'auteur
33000 Bordeaux